Plan de Déplacement d’Administration d’Anglet : portrait d’une mission entre terre et mer avec Céline Billard

Bonjour Céline, vous qui vous êtes rendue sur place à plusieurs reprises, pouvez-vous nous décrire succinctement les particularités de la ville d’Anglet avec votre oeil d’experte des mobilités ?

Oui avec plaisir !
Anglet fait partie de ces communes françaises de taille moyenne qui se sont densifiées ces dernières années. Elle est au coeur d’un ensemble de projets émergeants, avec notamment un nouveau coeur de quartier qui se dessine plutôt au sud de la commune, ainsi que la construction de plusieurs vélo-routes.
Elle doit composer avec une situation géographique particulière : le front de mer à l’ouest, l’estuaire de l’Adour du nord à l’est, l’autoroute au sud et le patrimoine très riche de la forêt du Pignada en son sein. Bien sûr ce n’est pas sans poser des problèmes d’accessibilité.
A noter également : la grande différence d’usages entre l’été et l’hiver, du fait de l’afflux de population touristique aux beaux jours.
Concernant la mission Iter, nous nous sommes concentrés sur un fonctionnement urbain « classique », c’est-à-dire non estival.

Justement, parlez-nous un peu de cette mission : quelle était son périmètre et quelles étaient les motivations des équipes d’Anglet lorsqu’elles ont fait appel à vous ?

Comme son nom l’indique, le Plan de Déplacement d’Administration concerne avant tout la collectivité territoriale en elle-même, donc les usages de mobilité des agents de la ville. Ce n’est pas anecdotique puisque dans le cas d’Anglet, cela représente plus de 700 agents, répartis sur 41 sites municipaux couvrant 11 zones géographiques différentes.

Les élus et les équipes techniques ont lancé une consultation avec plusieurs objectifs :

• réduire les impacts de la mobilité au travail,
• aménager les horaires de la collectivité en lien avec la crise sanitaire,
• articuler leurs différents projets : la mobilité scolaire, le plan vélo, l’implantation de nouveaux sites municipaux en lien avec le futur coeur de quartier, et enfin la relocalisation de certains sites dont un particulièrement important, le centre technique municipal. Un déménagement qui concerne beaucoup d’agents donc.

In fine, au travers de ces différents chantiers, l’objectif était aussi d’améliorer les conditions d’accessibilité pour tous les publics, y compris les habitants.

Et concrètement, comment s’est passé ce PDA ? Quelles ont été ses particularités ?

La principale particularité résidait dans le périmètre à prendre en compte : 41 sites et 11 zones différentes, ce n’est pas négligeable ! Nous avons donc fait beaucoup de terrain Ismaël et moi, avec notamment un diagnostic d’accessibilité mode par mode pour chacun des sites.

Pour l’étape de concertation, nous avons lancé 2 enquêtes en ligne, l’une à destination des agents et la seconde pour les élus. Suivant cette même logique, nous avons organisé des ateliers de concertation pour ces deux types de publics. Il était en effet important de sensibiliser l’ensemble des élus à la mobilité durable. Cette approche s’est révélée payante car ils ont vraiment été moteurs de ce projet, ils ont porté le sujet avec volontarisme et cela a beaucoup contribué au succès de cette mission.

Enfin, pour le plan d’action, nous avons cette fois créé un cadre commun avec des déclinaisons pour chaque profil d’usager (agent / élu).

L’autre particularité selon moi a concerné le dynamisme de l’équipe projet au sein de la commune : nous avons formé un véritable quatuor avec Anne Dumortier, adjointe aux mobilités douces et plan vélo qui était la référente des élus sur ce dossier, la référente technique Delphine Butet, qui est chargée de mission mobilité, et enfin Florence Jullien-Baron, la responsable Communication.

Ce qui m’amène sur le dernier point qui a joué aussi un rôle important dans cette mission : la communication très active menée par la Ville auprès de ses agents sur ce sujet des mobilités. Anglet dispose en effet de tout un plan de com’ autour de leur démarche et de leur projet : ils ont créé une petite mascotte dédiée (Mayda), ont pris soin de concevoir une vidéo en motion design pour présenter les chiffres clés du diagnostic à tous les agents, et ont même réalisé un micro-trottoir en début de mission en interviewant une vingtaine d’agents sur différents sites.

Ainsi, lorsque nous avons fait la réunion conclusive en décembre 2021, toutes leurs équipes étaient déjà prêtes pour passer directement à l’action. Ce qu’ils ont fait dans la foulée, dès janvier 2022.

Un bel exemple de mission rondement menée dans une logique collaborative, qui est vraiment au coeur de nos méthodes chez Iter !